Molières 2006 : une catastrophe !

La XXème des Molières a été fidèle à la tradition et le service public télévisuel nous a rendu compte d'une soirée cacophonique.
D’abord tout le monde l’aura remarqué : le « meilleur » est banni. Le molière de l’auteur, le molière du costume, … On ne récompense donc plus pour l’excellence d’un travail artistique mais on attribue. Les nouveaux « titularisés » n’auront pas cette chance d’avoir été reconnus meilleur dans leur catégorie pour le millésime 2006.

Ensuite, certains auront peut-être remarqué qu’il est devenu parfois totalement inutile de présenter les nommés avant de passer au titulaire. Merci pour eux.

Il y a eu également ce grand moment (répété 8 fois) : la remise du titre en off de la cérémonie en direct. Facile : on filme la remise puis on enclenche le magnéto. On est à la télé … alors pourquoi s’embêter avec une scène et un public ! Evidemment, l’animatrice se montrait bien insistante pour faire remarquer que, pourtant, le titulaire était bien là, dans la salle. Il eut été trop difficile de le faire monter sur les planches pour l'honorer.

Mais le Top du Top s’est joué en coulisse, quelques jours avant le direct live ! Le nouveau collège avait reconnu en « Un violon sur le toit » le meilleur spectacle musical de l’année : succès pour les professionnel donc (puisque qu' "exit" les journalistes du collège), mais aussi succès du public et succès de la critique. Quelle belle unanimité ! Même la SPEDIDAM s’apprêtait a récompensé ce spectacle. A l’heure où les comédies musicales sont dans l’air du temps, un bel argument pour attirer le public dans les salles. Mais l’A.P.A.T. en a décidé autrement. Non, ce spectacle ne mérite pas le titre en raison « de graves manquements de la société de production du spectacle aux règles de la convention collective et du droit du travail ». L’année prochaine, il conviendra donc de créer une nouvelle catégorie : celle de la moralité (tant pis pour l’artistique). Mais il faudra être beaucoup plus attentif sur les critères de nomination puisque le grand gagnant de la saison théâtrale, « La Symphonie du Hanneton », n’a pas été non plus un modèle du genre : James THIERREE avoue spontanément que son spectacle, comme tant d’autres, a été monté dans des conditions difficiles, avec « des répétitions qui n’étaient pas payées ». Et puis, puisque que le nouveau collège est manifestement un incapable, il conviendra d’en changer, voire d’attribuer sans collège. La vie des Molières sera plus simple ainsi. On filmera les affiches et on enclenchera le magnéto.

Au fait : les intermittents avaient annoncé vouloir s’inviter à la fête. Ils ont brillé par leur absence. La XXème « fête du théâtre » était manifestement bien gardée.

A l’heure où l’on commémore les 20 ans de la catastrophe de Tchernobyl, la XXème des Molières a bien été une catastrophe !

On vie une époque merveilleuse ...

Laurent HOUMEAU, le 25 avril 2005.