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Evénement Lars Norén au TNM La Criée / Didascalies and Co.

Le théâtre est un instrument pour décrire où nous nous trouvons et pourquoi nous vivons, et ce qu'on coupe au théâtre, on le coupe à la vie. Lars Norén

Après XCA (d'après le roman de Jean Luc Payen) au Théâtre du Gymnase à Marseille en 2002, UNE ORESTIE (d'après Eschyle) au Théâtre du Merlan -Scène Nationale de Marseille en 2004...Renaud Marie Leblanc a choisit cette saison de consacrer son travail à l’écriture de l’incontournable auteur suédois Lars Norén.

Alors que « Bobby Fischer vit à Pasadena « démonte la violence des rapports humains sur le champ de l'intime, « Froid » se positionne sur le terrain du politique et du social. L'idée de consacrer mon travail à l'écriture de Norén pour les deux saisons qui viennent avec ces deux textes de 1989 et 2003, devient une évidence. Quinze années pour mettre en perspective l'évolution d'une écriture dans ce qu'elle a de mouvements et de permanences, et quinze années qui mettent le monde en interrogation. Renaud Marie Leblanc

Evénement Lars Norén au Théâtre National de Marseille La Criée - Réservations au 04 91 54 70 54
Du 17 au 28 Mai 2006, création de Bobby Fischer vit à Pasadena

Mise en scène:Renaud Marie Leblanc
Avec:Francine Bergé, Roxane Borgna, Thierry Bosc et Julien Silvéréano
Scénographie:Nathalie Roubaud
Création lumières:Erwann Collet
Texte français: Amélie Berg -L'Arche est éditeur et agent théâtral du texte.
Production: Théâtre National de Marseille La Criée et Didascalies and Co.
En coproduction avec: le Théâtre des Treize Vents - Centre Dramatique National Languedoc-Roussillon et le Théâtre Le Sémaphore - Scène Conventionnée.

Bobby Fischer vit à Pasadena met en jeu une famille : les parents proposent à leur fille de poursuivre la soirée autour d'un verre chez eux, dans l'appartement qu'ils occupent encore avec leur fils. Ellen n'a pas l'intention de rester mais sa mère qui souhaite que la famille arrive de nouveau à communiquer, la convaincra. Mais dans Bobby Fischer vit à Pasadena, la parole ne libère finalement pas. Croire qu’il suffit d’exprimer pour résoudre les conflits relève de l'utopie. La famille réunie par Norén, dans une nuit terrifiante, va tenter l’expérience.

A la rencontre d'un artiste atypique et radical

Me 17 Mai Bobby Fischer… 19h
Je 18 Mai Bobby Fischer… 20h
Ve 19 Mai Bobby Fischer… 20h - Froid 20h
Sa 20 Mai Roumains 15h - Froid 17h - Bobby Fischer… 20h - Rehearsals 20h
Di 21 Mai Bobby Fischer… 15h - Froid 15h
Ma 23 Mai Bobby Fischer… 19h
Me 24 Mai Bobby Fischer… 19h
Je 25 Mai Bobby Fischer… 20h
Ve 26 Mai Bobby Fischer… 20h
Sa 27 Mai Bobby Fischer… 20h
Di 28 Mai Bobby Fischer… 15h


Travailler sur Lars Norén, c’est« Embrasser les ombres » et se frotter à une écriture crépusculaire où les détails se dévoilent au bord du vide. Norén écrit à l'orée du cinéma, là où la caméra s'approche pour distinguer le détail. C’est le contraire d’un théâtre épique. Sa fascination pour Eugène O’Neill en fait le plus américain des auteurs européens, ou l’inverse. Il y a quelque chose de l’univers étrange de David Lynch dans son réalisme « trop naturel ». L’accumulation du détail naturaliste chez Norén procède du sentiment de malaise d’une architecture figée du quotidien.

Bobby Fischer vit à Pasadena s’inscrit dans la période la plus lissée de son auteur. La description naturaliste des décors avec accumulation fonctionnelle d’objets du quotidien (verres, albums photos, brosse à dent, fleurs, manteau, fauteuil, portes de l’appartement…), laisse pressentir une dramaturgie très proche du réalisme. Nous sommes à la fin des années quatre-vingts et l’ordre occidental bien établi se fissure de toutes parts : dans la société bourgeoise la mieux organisée, les fonctions sociales les plus rassurantes vacillent. Le père, chef d’entreprise soumis à la concurrence internationale la plus dure, voit pour la première fois son emploi menacé. La mère, ancienne comédienne qui a sacrifié sa carrière à son rôle de mère, constate son échec dans l’éducation de ses enfants. Ces derniers, nés post seconde guerre mondiale, constituent une nouvelle génération post-traumatique, irrémédiablement marqués par le vingtième siècle. Les enfants veulent « dire »et souffrent du silence. Le père veut « taire » et souffre de la parole. La mère est prête à « dire », si une amélioration doit survenir. C’est bien à un théâtre de la parole que nous sommes confrontés.


Le naturalisme de la forme n’est là que pour plier sous l’éclatement de la pensée. Norén travaille sur une vraie violence, celle des européens lâchés dans la cage dorée de leur intérieur/extérieur occidental, celle qui ne se justifie pas par l'échec social. Il rejoint les fondements immatériels de la tragédie et les réexpose dans un salon d’appartement. Mais ce salon n’est pas d’avantage que la place publique de la tragédie grecque ou que le palais ouvert des tragiques du Grand Siècle. L’appartement devient le lieu minimal de la déflagration dans l’affrontement des figures. Ce n’est pas un théâtre naturaliste au sens entendu. Le naturalisme serre la tragédie comme un carcan formel. Il délimite les codes, canalise les enjeux et expose les questionnements. L’importance de traiter l’espace de l’appartement comme espace de jeu, naturaliste et non naturaliste, comme un« palais à volonté », me paraît la condition sine qua none pour faire résonner l’écriture de Norén au-delà de son vernis premier. Renaud Marie Leblanc

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FROID
Mise en scène:Renaud Marie Leblanc
Avec:Rodolphe Blanchet, Simon Gillet, Carlos Martins, Nicolas Violin
Création lumières:Erwann Collet
Texte français: Katrin Ahlgren en collaboration avec Amélie Wendling -L'Arche est éditeur et agent théâtral du texte.
Production: Didascalies and Co.
Créé en janvier 2006 au Théâtre des Halles à Avignon.

Le texte
Dans un coin tranquille de la Suède, c’est la fin des cours. Trois jeunes gens, trois amis, s’ennuient. Ils parlent de leur amour pour la race suédoise, la nature suédoise : ils évoquent les matchs de foot et leur cortège d’alcool et de rixes, les dangers que font peser les « métèques » sur la pureté de la Suède. Ils disent aussi leur fascination pour le passage à l’acte par excellence : la mise à mort de quelqu’un. Sur ces entrefaites, un garçon nommé Karl, passe. C’est un enfant coréen recueilli et éduqué par une famille des environs. La famille est fortunée et « l’étranger »réussit à l’école. En outre, c’est peut être le nœud gordien de la pièce, il croit à la vertu du dialogue

La lecture de ce texte brut, où le spectateur n’est pas placé du côté de la victime mais de ses bourreaux, est simplement sidérante. On assiste à un théâtre ultra naturaliste, jusqu’au-boutiste dans sa représentation du réel ; un réel qui glace les sangs, fige par l’énoncé simple de son discours. La violence d’idées, simple et claire, dont font preuve trois jeunes gens à peine sortis de l’adolescence et que l’on imagine proche de partis néo-nazis, n’a d’égale que la violence de la mise à mort de Karl à la fin de la pièce.
Norén montre sans faux-semblants la fascination du meurtre, en représentant celui-ci sous nos yeux. La mise à mort redoutée sur laquelle se construit un suspense hitchcockien pendant deux bons tiers du récit, demeure le seul instrument pédagogique qui vient contrebalancer le discours extrémiste. Car Froid n’est pas une pièce didactique, et c’est en ce sens que réside sa difficulté. Keith, Anders et Ismaël assènent littéralement leur haine de l’étranger, leur fidélité à la tradition, leur apologie du bon suédois blanc, mais nous livrent aussi malgré eux des fragments de leur enfance, souvent marginalisée (quid sans parents, quid avec son père en prison…).Pourtant, Norén, de prime abord, ne porte aucun jugement sur ses personnages et ne cherche pas non plus à les racheter, et c’est bien leur poids de réel qui les fait basculer dans l’intolérable. Leur simple présence évidente, par essence, les incarne à nos yeux.
On retrouve aussi cette écriture de Norén, tendue et sèche, dont la continuité dialoguée demeure l’épicentre. Mais à l'inverse d’autres textes, la parole ici ne s’affronte pas ; ce sont les corps qui s’opposent. Ici, tous sont du même avis, et pourtant au sein du groupe formé par les trois extrémistes une discorde règne, entretenue par une envie de discorde. Karl pense avec le spectateur que le dialogue sera sa porte de sortie, mais Keith, le leader, lui assène des « Ta gueule, putain, quand je parle ! On discute, oui ou non ? »Comment dialoguer quand ce mot a des définitions si différentes ?
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Rehearsals (Repetitioner)
Documentaire sévère et provocateur, Rehearsals retrace les cessions de travail entre Lars Norén et trois prisonniers dans un établissement de haute sécurité suédois. De leur collaboration est née une pièce, 7:3, basée sur leurs propres expériences.

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Roumains
Texte non édité. Texte français provisoire de René Zahnd
Lecture sous la direction de Renaud Marie Leblanc
Avec (sous réserve) Fabrice Michel, Cédric Crenn,...
1994, une chambre d'Hôtel bon marché et sale à Manhattan, près de Harlem: le rêve américain de Sam et Maria, deux artistes roumains qui ont fuit la dictature de Ceausescu. Il est auteur de théâtre, elle était comédienne...

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