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Un spectacle intense - Du théâtre-témoignage

« Chère Edzia, chers enfants…1939-1944 – Correspondance de la famille Rotgold », un spectacle poignant, un regard sur l’histoire : l’intensité du « théâtre-témoignage » de Pierre Katuszewski.

Spectacle les vendredis et samedis à 20h et dimanches à 16h du 23 février au 25 mars 2007 au Théâtre des Quart d’Heure (Paris 20e) – Info : http://ateliermarcadet.blogspot.com/

Cette correspondance, c’est celle d’une famille juive sous l’occupation pendant la deuxième guerre mondiale. Le père, Mordka Rotgold, est interné au camp de Beaune-la-Rolande, dans le Loiret, le 14 mai 1941, comme des milliers d’autres juifs étrangers. Ses enfants, Lucienne, Serge, Eva, Hélène et Jean, sa femme, Edzia, restent à Paris et continuent de vivre, malgré la distance, la déchirure, l’attente. Pour palier le manque, pour tisser autrement ce lien qui les unit, enfants et parents s’écrivent, contournant ou défiant la censure, racontant avec pudeur et force un quotidien de plus en plus difficile au camp comme à la ville. Le 28 juin 1942, à 5h20, le convoi n°5 part de Beaune-la-Rolande en direction d’Auschwitz : dans un des wagons, Mordka a pris avec lui quelques lettres de sa femme et de sa fille aînée, Lucienne. Voyage sans retour. Le 30 juillet 1942, Mordka Rotgold meurt assassiné à Auschwitz. Restent ces lettres que Mordka a renvoyées à sa femme et qui, comme le reste de la famille, ont été cachées et sont là, poignantes de simplicité, qui témoignent.

C’est ce témoignage singulier, inespéré, que la compagnie l’Atelier Marcadet présente dans une adaptation de la correspondance et une mise en scène de Pierre Katuszewski. Un spectacle bouleversant ; une émotion intense, sur la scène, dans la salle grâce à une mise en scène sobre et pudique : projections de photos d’époque qui relient la scène au passé de la famille Rotgold, jeux d’ombre et de lumière, présence et effacement des enfants et leur père qui rendent sensibles l’intensité du déchirement et la force du lien. Par leur présence, leur voix, les comédiens font entendre ces lettres d’enfants qui évoquent leur quotidien avec simplicité et font entendre, comme une basse continue, poignant leitmotiv, ce manque, cette inquiétude, cet espoir pourtant qui les animent loin du père interné au camp de Beaune-la-Rolande qui leur répond comme un écho. Les lettres du père, joué avec la gravité qui sied au personnage, et sa fragilité, cherchent à réconforter, mais disent surtout le désarroi d’un homme, parmi tant d’autres, qui aurait voulu croire un retour possible.

Pour lui, pour tous ceux qui l’ont accompagné dans ces convois vers la mort, à Auschwitz ou ailleurs, le spectacle « Chère Edzia, chers enfants… » mis en scène par Pierre Katuszewski fait résonner ces lettres avec l’humilité des passeurs de mémoire.

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