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Au théâtre de Nesle "Presque trop sérieux" de Damien Luce

Cela commence par un réveil : “Encore une autre nuit”, murmure Solange en allumant la bougie. Drôle de phrase au sortir du sommeil... Pierrot dort encore, la chambre est dans la pénombre. “C’était une belle journée”... Solange raconte, elle tâche de revivre cette journée qui nous semble irréelle, inaccessible. Pierrot se lève à son tour. on comprend vite que cette chambre est leur prison, qu’un “sortilège” les y condamne pour l’éternité. “Ce parterre où nous jouons une vie sans contours ni couleurs”... Pierrot s’insurge, Solange raisonne. Tour à tour, ils connaissent l’amertume, la détresse, l’insouciance, la résignation, l’espoir. Tous deux se débattent dans cette cage où rôdent les fantômes de leur enfance. “On nous a ravis du monde parce que nous avions perdu notre enfance”.

Chacun s’occupe donc à sa manière. Pierrot joue seul aux échecs, pianote entre deux souvenirs, Solange lit ou dessine. Ils évoquent leur passé commun, leur rencontre, leur enfance qu’ils ont respirée d’un même souffle, et ce soir d’orage où d’étranges sorciers leur ont jeté ce charme enigmatique. Où sont-ils durant le jour ? Quel est ce jardin dont ils ne sortent pas ?


Presque trop sérieux est un dialogue poétique de la nostalgie, une réminiscence de cette époque toujours un peu mystérieuse, parfois miraculeuse, qu’est notre enfance. Les deux personages évoquent cette enfance, et tâchent de comprendre pourquoi elle leur a été ravie. L’atmosphère mêle le réalisme à un fantastique à peine effleuré. La musique qui jalonne le texte, jouée au piano par Pierrot lui-même, est celle de Robert Schumann, et pour cause... Qui d’autre a su saisir avec la même justesse les parfums de l’enfance ? Qui d’autre a su en exprimer la grâce, en capturer les tremblements et les émois ? Voici donc des extraits des Scènes d’enfant, des Scènes de la forêt, des , du Carnaval de Vienne, des Davidsbündlertänze, et même, joué par un ocarina imaginaire, un soupçon des Papillons pour accompagner quelques pas de danse impromptus.

Au théâtre de Nesle (Paris 6ème) du 12 septembre au 13 octobre 2007
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