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Les Molières (nominations et palmarès) selon leurs catégories

La présentation des Molières par catégorie est un exercice hautement plus délicat que sa restitution chronologique. En effet, les changements sont fréquents. Au-delà des liftings quant aux dénominations - du "meilleur décors" au "meilleur créateur de décors" -, qui ne change rien sur le fond et ne vise qu'à introduire de la rigueur sémantique dans la langue de Molière, l'histoire de ces catégories témoigne de certaines interrogations. Avec un recul de plus de 15 ans maintenant, il est amusant de constater que les dénominations des catégories peuvent rendre compte, à leur façon, des tendances qui animent les débats sur le secteur du théâtre, voire au-delà.

Heureusement, il y a des catégories pérennes, les valeurs sûres : meilleure comédienne, meilleur comédien. Présent également depuis la création des Molières en 1987, les "seconds rôles" : meilleure comédienne dans un second rôle et meilleur comédien dans un second rôle (même si on les a connu sous les titres respectifs de meilleur second rôle féminin et meilleur second rôle masculin).

Depuis l'origine également, il est important de consacrer les "révélations". Mais là, c'est plus changeant : faut-il une ou plusieurs catégories pour distinguer les espoirs masculins des promesses féminines ? En 87, les révélations sont résolument féminines d'un côté et masculines de l'autre. L'année suivante, et jusqu'en 1997 (durant 10 ans donc), la révélation théâtrale de l'année fusionne les genres. Mais en 1998, on en revient à distinguer la révélation théâtrale féminine et la révélation théâtrale masculine. La "parité" y est-elle pour quelques choses ?

Pour le meilleur metteur en scène, il n'y a pas débat. De 1987 à aujourd'hui, on n'a pas encore osé féminiser la fonction.

Le chemin emprunté par les auteurs aurait dû être le même. Pendant 15 ans, jusqu'en 2001, il est question du meilleur auteur. En 2002, le meilleur auteur francophone. En 2003, le meilleur auteur francophone vivant. Molière et Corneille perdent toutes leurs chances de se voir récompenser. De toute manière, il n'aurait pas pu assister à la cérémonie. Pour son 20ème anniversaire (en 2007), on s'attend au "meilleur auteur, francophone, vivant, édité, mais non traduit, de plus d'1m75, aux yeux bleu". Je n'ai aucune chance.

C'est plus simple avec les adaptations de pièces étrangères : ça a toujours été (et sera toujours ?) le meilleur adaptateur d'une pièce étrangère, même si on l'a connu plus simplement sous le titre de meilleure adaptation d'une pièce étrangère.

Côté coulisses, des Molières aussi : le meilleur décorateur et le meilleur créateur de costume sont récompensés depuis l'origine. En 2000, le siècle s'achève en accueillant à sa table le meilleur créateur de lumière (à l'origine "meilleure lumière").

Viennent ensuite les pièces ou spectacles. Plus personne n'est visé en particulier : la récompense va autant l'auteur, qu'au metteur en scène et son assistant, qu'aux comédiens et comédiennes, qu'à la régie, qu'au théâtre lui-même, ... (que les oubliés nous pardonnent). C'est toute la tribu mobilisée sur un projet qui est reconnue pour son travail. Ne dit-on pas : "la grande famille du théâtre" ... même si les avis sont partagés.

Le domaine des pièces est le plus fluctuant dans ses catégories. Par définition ? Peut-être. En tout cas, si c'est la règle, elle a son exception : le meilleur spectacle musical perdure depuis l'origine. C'est bien le seul.
A cette époque, le meilleur spectacle de l'année est subdivisé en 2 classes : meilleur spectacle de l'année (théâtre privé) et meilleur spectacle de l'année (théâtre subventionné).
L'année suivant (1988), le meilleur spectacle de la décentralisation (sic) fait son entrée. Il disparaîtra de la grille en 1995. Réapparaîtra en 1996. Et passera aux oubliettes l'année suivante. La décentralisation faisant son retour, parions qu'il nous reviendra bientôt. Ce ne sera pas sans poser quelques problèmes d'organisation, puisqu'il faudra décentraliser également le collège des votants !
En 1997 justement, les spectacles de l'année (privé et subventionné) sont également rangés et remplacés par la meilleure pièce du répertoire et la meilleure pièce de création. Jusqu'en 2002. En 2003, on en revient à l'idée privé/subventionné avec un zeste de création. 3 Molières : le meilleur spectacle du secteur privé, meilleur spectacle du secteur public et meilleur spectacle de création française. L'art de la nuance : pièce ou spectacle, privé ou public, création ou répertoire. Tout cela est probablement très compliqué. Non ?

Enfin, le théâtre est aussi lieu de divertissement, et le sujet comique n'est pas laissé pour compte. Ou tout du moins, jusqu'en 2002. Le meilleur spectacle comique s'installe dès la seconde édition des Molières (1998), jusqu'en 2001. En 2002, il ne s'agit plus d'un spectacle, mais la meilleure pièce comique. Fallait-il y voir une hésitation vis à vis des saltimbanques ? Probablement, puisqu'en 2003, ni pièce ni spectacle : le comique n'a plus sa place, ce qui n'a pas été sans créer un léger remous dans le Landerneau théâtral. Les puristes invoqueront pour les mécontents la présence du meilleur one man show ou spectacle de sketches introduit en 1989, malgré une absence en 1994 et 1995.

Si vous avez tout suivi, félicitation ! Pour ceux, qui ont du mal à s'y retrouver, une simple liste et quelques repères chronologiques. On vous laisse décoder.

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