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La rentrée dans les théâtres privés

Les affiches de la rentrée : beaucoup de créations, françaises et étrangères, et quelques vedettes.

Chronique de rentrée de Annie COPPERMANN,
publiée dans Les Echos n° 18979 du 02/09/2003
C'est avec la générale d'« Hypothèque », une « comédie sur la souffrance de vivre » de Daniel Besse - l'auteur des hilarants « Directeurs », une satire au vitriol où tous les cadres ont reconnu ... leur voisin de bureau -, que s'ouvre, ce soir, au Théâtre de l'OEuvre, la nouvelle saison théâtrale. La précédente s'est achevée, on ne l'a pas oublié, dans la confusion, le gâchis et la colère sous les murs du palais des Papes d'Avignon. Les intermittents du spectacle, dont le statut n'a toujours pas été véritablement mis à plat, n'ayant pas déposé les armes, cette rentrée risque d'être, par endroits, chaotique... notamment dans les établissements publics, et en particulier l'Opéra. Sur les planches des théâtres privés, il devrait y avoir moins de problèmes. On y attend, en tout cas, un joli bouquet de créations, souvent alléchantes, avec, c'est désormais l'assurance-succès, un joli bouquet de vedettes. « Hypothèque », donc, réunit à l'OEuvre Roland Giraud et Stéphane Hillel. Demain, ce sont Michel Aumont, dans la peau du directeur de la Sûreté de l'Espagne franquiste de 1950, et Christophe Malavoy dans celle d'un militant anarchiste, qui, dirigés par Jean-marie Besset, vont s'affronter dans « Le Jour du destin », que Michel del Castillo a tiré de son prix Renaudot 1981, « La Nuit du décret ». La semaine prochaine, Geneviève Casile, mise en scène par Alain Sachs, incarne une grande artiste qui réapprend à vivre dans « La Belle Mémoire », de Pierre-Olivier Scotto (au Théâtre Hébertot). Et Charlotte Rampling fera ses débuts sur scène face à Bernard Giraudeau dans une pièce d'Eric-Emmanuel Schmitt, « Petits crimes conjugaux », un tête-à-tête conjugal biseauté mis en scène par Bernard Murat (au Théâtre Edouard VII). Cependant que, dans « Signé Dumas », Francis Perrin et Thierry Fremont incarneront respectivement... Alexandre Dumas et son collaborateur Auguste Maquet, en bisbille pour la paternité de l'oeuvre célèbre (au Petit Marigny). Et que, le mois prochain, Martin Lamotte, Laurent Spielvogel et Michèle Garcia s'affronteront dans « Daddy Blues », de Martyne Visciano et Bruno Chapelle, une histoire de divorce éclair (à La Michodière).
Dans les Twin Towers
A signaler aussi, pour les amateurs de grosse comédie, le duel Chevallier-Laspalès incarnant deux célibataires en quête de femmes dans la première pièce de leur cru, « Déviation obligatoire » (Comedia). Et à guetter, dans un tout autre registre, une comédienne à découvrir, Alexandra Lamy, dirigée par Didier Long, le metteur en scène du « Limier » et des « Braises », dans « Théorbe », de Christian Simeon, une évocation du 11 septembre 2001 dans les Twin Towers (au Petit Théâtre de Paris). Et Marie Matheron, la belle interprète notamment de Rivette, dans... « La Vie sexuelle de Catherine M. », le best-seller sulfureux de Catherine Millet (Théâtre Fontaine). Toujours dans le domaine français, Bernard Murat époussette le boulevard du XIXe siècle en mettant en scène Patrice Kerbrat et Caroline Silhol dans un grand classique, « La Parisienne » d'Henri Becque, dont on découvrira en prime un acte inédit, « Veuve » (aux Mathurins). A signaler aussi, bien loin du boulevard, le retour de Vercors avec « Zoo ou l'assassin des philanthropes », qu'Emmanuel Dechartre et Henri Courseaux joueront au Théâtre Daniel Sorano à Vincennes. Du côté des auteurs étrangers, les créations sont également nombreuses. Plusieurs viennent de Grande-Bretagne, où le théâtre bouillonne toujours. On verra ainsi deux comédies psychologiques d'Alan Ayckbourn : la première, « L'amour est enfant de salaud », adaptée par Michel Blanc, décrit une passion amoureuse subite et dévorante, avec cinq comédiennes délicieuses dont Isabelle Gélinas (au Tristan Bernard dès la semaine prochaine) ; la seconde, « Remue-ménage », mise en scène par Pierre Mondy, montre trois couples qui se retrouvent à l'occasion de trois Noëls consécutifs, avec notamment les irrésistibles Annie Gregorio et Philippe Uchan. Britannique encore, « La Cuisine d'Elvis » de Lee Hall, le scénariste du film « Billy Elliott », une comédie sur une famille anglaise, avec Jean-Pierre Kalfon (au Poche Montparnasse) ; et « Des cailloux dans les poches », un succès londonien de Marie Jones adapté et mis en scène par Stephan Meldegg, histoire d'un tournage hollywoodien dans un petit village irlandais où Eric Métayer et Christian Pereira interprètent chacun plusieurs rôles (au La Bruyère). Britannique toujours, l'inusable Agatha Christie, fera enfin face à ces nouveaux venus un retour sans risque avec « Devinez qui » (d'après « Les Dix Petits Nègres »), où l'infatigable Bernard Murat dirigera Josiane Lévêque et Roger Dumas (Palais-Royal).
Grands classiques étrangers
L'Amérique, moins présente, nous envoie quelques nouveautés attendues : « Cinq filles couleur pêche », qui se déroule dans les coulisses d'un mariage, est signé Alan Ball, le scénariste d'« American Baby » ; le cinéaste Yvon Marciano (« Soies ») dirige notamment Irène Jacob (Théâtre de l'Atelier, où l'on pourra voir aussi Sylvie Testud incarner l'écrivain(e) Hélène Hanff racontant sa vie à un libraire anglais dans « 84 Charing Cross Road », un grand succès de Broadway). Et aussi, en octobre, « Café chinois », d'Ira Lewis, où Richard Berry, qui en sera également le metteur en scène, et François Berléand seront deux hommes en perdition face à l'argent, au travail, à l'amitié... (à la Gaîté-Montparnasse). Mais ce sont deux grands classiques qui, par leur distribution, vont sans doute dominer la rentrée dans le domaine étranger : d'abord « Hedda Gabler », d'Ibsen, où Roman Polanski dirigera sa compagne Emmanuelle Seigner (au Théâtre Marigny, à partir du 2 octobre). Et « Ta main dans la mienne », un montage des lettres de Tchekhov à la comédienne Olga Knipper : Peter Brook y mettra en scène sa propre époque, Natasha Parry, face à Michel Piccoli (fin octobre aux Bouffes du Nord). Séduisant !

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