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La rentrée dans les subventionnés

Au box-office du théâtre public cette saison, si les intermittents du spectacle le permettent, bien sûr : Shakespeare, Tchekhov, mais aussi, même au Français, de plus en plus d'auteurs contemporains parfois encore inconnus.

Chronique de rentrée de Annie COPPERMANN,
publiée dans Les Echos n° 18980 du 03/09/2003
A tout seigneur tout honneur : la Comédie-Française, dont la salle Richelieu, au Palais-Royal, sera fermée à partir du 16 mai pour cause de travaux (jusqu'au 14 octobre 2004), privilégie, cette année, les auteurs étrangers : elle rouvre, dès la semaine prochaine, avec une nouvelle mise en scène, par Andrzej Seweryn, de « La Nuit des rois » de Shakespeare, puis accueille trois spectacles au répertoire : « Platonov » de Tchekhov, dans une mise en scène de Jacques Lasalle (du 22 novembre à fin mars), puis, après une version théâtrale des « Fables de La Fontaine » imaginée par l'Américain Bob Wilson (un événement, du 31 janvier à la mi-mai), « Le Grand Théâtre du monde » de Calderon de la Barca, mis en scène par Christian Schiaretti. Marcel Bozonnet, depuis un an administrateur général, fait preuve de la même ambition de renouvellement au Vieux-Colombier, où l'on verra, dès le 17 septembre, « Homebody-Kabul », de l'Américain Tony Kushner, un « chant d'amour à l'Afghanistan meurtri » mis en scène par Jorge Lavelli et, après de nouvelles mises en scène du « Jeu d'Adam », d'Adam de la Halle (par Jacques Rebotier) et de « Britannicus » (par Brigitte Jaques), la création en France de « Gengis parmi les Pygmées », du Britannique Gregory Motton mis en scène par le jeune Thierry de Peretti (en mars). Le minuscule Studio-Théâtre du Louvre, enfin, annonce, après « Bouli Miro », une pièce du jeune Français récemment primé par les critiques, Fabrice Melquiot, en janvier, et avant « Le Conte d'hiver », de Shakespeare, monté par Muriel Mayette, une création du Franco-Béninois José Pliya, « Les Effracteurs ».
Edward Bond et Tchekhov
Au Théâtre de la Colline, Alain Françon continue son exploration du théâtre contemporain et ouvre sa saison dès la semaine prochaine en mettant lui-même en scène dans sa petite salle une courte pièce, noire bien sûr, située en 2077, du Britannique Edward Bond, « Si ce n'est toi », avec Dominique Valadié et Luc-Antoine Diquéro, puis accueille Claude Régy, qui montera dans la grande salle les « Variations sur la mort » du Norvégien Jon Fosse, avec notamment Catherine Dréville et Catherine Sellers (le 1er octobre). Suivront un texte de Valère Novarina, « La Scène », mis en scène par l'auteur, avec Dominique Pinon, Agnès Sourdillon, Jean-Quentin Châtelain (le 12 novembre), puis « Paradis », de Pascal Rambert (« une oeuvre totale sur le temps ») en janvier, l'« Ivanov » de Tchekhov mis en scène par Alain Françon avec une très belle distribution (Eric Caravaca, Eric Elmosnino, André Marcon, Jean-Paul Roussillon, Evelyne Didi) en mars et « La Puce à l'oreille », de Feydeau, montée par Stanislas Nordey. Cependant que la petite salle affichera l'Allemand Georg Kaiser, « le dramaturge le plus joué au monde dans les années 20 », avec une pièce d'exil, « Le Soldat Tanaka », Rainald Goetz, un ex-psychiatre allemand, avec « Katarakt » monologue d'un « Vieux », incarné par Jean-Paul Roussillon, et « Foi, amour, espérance » d'Ödön von Horvath, une « petite danse de mort » croquant les rapports humains en période de crise économique, dans une mise en scène de Cécile Garcia-Fogel. A l'Odéon (installé boulevard Berthier jusqu'en... 2006), Georges Lavaudant accueille en novembre le metteur en scène André Engel pour « Le Jugement dernier » d'Ödön von Horvath encore, avec Isabelle Carré, Evelyne Didi, Eric Elmosnino. Puis, après avoir monté lui-même « La Cerisaie » de Tchekhov en janvier, il laissera sa scène à Jean-Pierre Vincent pour « Derniers remords avant l'oubli », de Jean-Luc Lagarce (en février), puis au Toulousain Jacques Nichet et sa version de l'« Antigone » de Sophocle, avec notamment Simon Abkarian. A l'affiche encore, Serge Merlin (« Le Dépeupleur »), et Marilù Marini dans « Oh ! les beaux jours ! ».
Un nouveau Deschamps
A Chaillot le théâtre va, cette année, l'emporter sur la danse, avec quinze productions, contre huit pour la danse. Après une ouverture en fanfare avec la célèbre Britannique Deborah Warner, qui monte un succès du Royal National Theatre, « The Powerbook », et l'interprète elle-même avec sa complice Fiona Shaw (du 12 au 17 septembre) suivront, entre autres, un nouveau spectacle du marionnettiste Philippe Genty, « Ligne de fuite », une création de Jérôme Deschamps (du 13 janvier au 21 février), et une mise en scène de « La Bonne Ame de Se-Tchouan », de Brecht, par Irina Brook (en mars). La petite salle Gémier accueillera, elle, Shakespeare (« Titus Andronicus », par Simon Abkarian), Genet (« Les Paravents », par Jean-Baptiste Sastre), Mishima (« Madame de Sade », monté par Alfredo Arias), en mars, et Serge Valletti encore (« Le Nègre au sang », par et avec Eric Elmosnino) à la fin de la saison. Le Théâtre de la Ville, cette année, privilégie le classique : Claudel (« Le Soulier de satin », dans la mise en scène d'Olivier Py, en quatre « journées », avec notamment Jeanne Balibar (dès le 20 septembre), et Shakespeare (« Richard II », monté par Thierry de Peretti, puis « Beaucoup de bruit pour rien », réglé par Laurent Laffargue).
Offenbach et Poulenc
Mais « les auteurs contemporains prennent le pouvoir » au Théâtre des Abbesses, avec l'Allemande Dea Loher (« Les Relations de Claire », mise en scène de Michel Raskine), le Yougoslave Dusan Kovacevic (« Le Professionnel »), le Suisse Dürrenmatt (« La Visite de la vieille dame », par Omar Porras, le Français Fabrice Melquiot (« Ma vie de chandelle », par Emmanuel Demarcy-Mota) et la Russe Marina Tsvetaïeva (« La Fin de Casanova », par Anita Picchiarini). L'Athénée, enfin, rouvre le 17 septembre avec « Anatole », première oeuvre dramatique de l'Autrichien Arthur Schnitzler, où Claude Baqué met en scène Zabou Breitman et Carlo Brandt. Viendront ensuite « Solness le constructeur » d'Ibsen et, après un opéra-bouffe d'Offenbach, « Le Docteur Ox » pour Noël, et un programme musical encore ensuite, « Le Gendarme incompris », de Francis Poulenc, et « Histoire du soldat », de Stravinski, une pièce de Copi, « Eva Peron », avec Edith Scob, « La Danse de mort », de Strindberg, dans la mise en scène de Jacques Lasalle, avec Marianne Basler et Hugues Quester (en mars) ...

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