Lectures mises en scène par Human Doe

Carte blanche à Fatiha Nacer le 7 novembre, Salle Jacques Brel.

Manifestation du 15 novembre au Centre social Basse Massure autour du « Livre »

- Vendredi 7 novembre, théâtre Jacques Brel, rue Delescluse à Croix (St Pierre), à partir de 19h30, 7/5 euros, résa: 03 20 26 26 84
- Samedi 15 novembre, centre social Basse Masure, rue Basse Masure, manifestation de 14 à 19h, entrée libre

Contact presse: Charlotte Debaere / 06 18 68 18 59

Au vu du climat culturel et économique qui nous entoure, au vu de ces urgences qui nous obligent, nous artistes à nous définir dans la productivité et non plus dans la réflexion, il paraît étonnant, voire audacieux d’offrir une carte blanche à un auteur et sa compagnie.

Et pourtant, ce sera sous l’égide de la Manivelle Théâtre, que la compagnie Human Doe ouvrira les portes du théâtre Jacques Brel, à Croix, le 7 novembre.

Un souhait lors de cette rencontre : présenter un univers unique dans lequel se mêleraient les écritures et les maux de deux pièces à venir : « Maudite soit cette terre qui engendre tant d’hommes et si peu d’amour », volet 2 et « Mémoire d’ici pour là-bas ».

Ces pièces sont écrites dans un souffle, celui de l’urgence. L’urgence des mots à dire, comme toujours, mais aussi l’urgence des évènements, comme cette Année de l’Algérie, et ce besoin, pour l’auteure de renouer avec des racines cristallisées dans des souvenirs à défaut de futur et ce, depuis 1988. L’urgence des mots de femmes pour répondre à ceux des hommes, urgence pour une démocratie mise à mal parce que malade.

« Alors, nous commenceront par nous taire, par ne pas bouger, puis essayerons d’être ouvert, d’entendre les voix secrètes du texte, afin d’être disponible à toutes les sensibilités qui se manifestent à partir de l’écriture et aussi à partir des êtres.

De là, les mots liés croiseront les mots scéniques orchestrés dan une ambiance musicale, vocale et visuelle.»

Nous ne pouvons créer sans ignorer le contexte alarmant dans lequel, nous plongent les réformes sociales et culturelles actuelles et à venir.

Aussi nous a-t-il paru, évident de poursuivre notre rencontre autour de l’écriture et du travail d’Human Doe dans des environnements où culture et social paraissent en accointance. Le Centre Social Basse Masure reçoit Human Doe le 15 novembre dans une atmosphère déclinée autour de la multi culturalité. Ce jour-là la compagnie présentera l’écriture de Fatiha Nacer et, ce dans le même cadre présenté le 7 novembre à Croix.

Une présentation de ses ateliers d’écriture en école primaire : « Petite plume sur page blanche » précèdera les lectures.

Les enfants de l’école Carrette présenteront leurs travaux basés sur l’écriture de textes inspirés des différents pays dont ils sont originaires (Chine, Vietnam, Algérie, Maroc, Turquie…).
Créer un dispositif pédagogique et culturel autour du langage et de l’imagination et adapté aux difficultés de l’enfant, est une des réponses apportée par la compagnie et Fatiha. L’urgence est aussi dans ce travail. Inclure ce type de présence culturelle dans les milieux scolaires, c’est rendre évident la nécessité pour l’enfant de posséder de vrais outils de communication lui permettant d’échanger et surtout de s’ouvrir à l’autre dans sa globalité et sa différence.

Durant la manifestation (inauguration d’une fresque murale, danse, dégustation de plats…), des débats alimenteront les rencontres. L’un sera géré par et pour les enfants et l’autre se fera en direction du public issu du quartier, des artistes et autres invités intéressés par la thématique de l’identité culturelle et sociale.

human-doe@wanadoo.fr
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Petite histoire de la compagnie :

Septembre 1999, Le Zèbre sort de sa réserve, et laisse place à une nouvelle compagnie, refonte de la précédente: Human Doe Compagnie, sous la direction unique de Fatiha Nacer.

“ La mémoire a une fonction historique et affective. Elle donne à l’homme une dimension qui va au-delà d’une seule vie, et le conforte dans son désir d’appartenance. Sans mémoire, comment peut être développée la conduite d’un homme ? ”

Human Doe conserve la même thématique que celle du Zèbre, à savoir : la mémoire et ses différentes déclinaisons (affective, historique, politique...) et l’enrichit d’une réflexion complémentaire basée sur les notions d'identité et de rencontre.

Doe est le nom donné à un personnage de F. Capra (« John Doe, l’homme de la rue. »). Il représente ce qu’aux U.S.A, on appelle la masse silencieuse, mélange de middle class et de monsieur tout le monde Doe est aussi le nom donné aux personnes ne possédant aucune identité.

Cette thématique sera développée dans le cadre de ses créations et dans celui d’ateliers ciblés: adolescents, adultes, jeunes acteurs, ainsi qu’en milieu spécialisé (en collaboration avec des structures adaptées) auprès d’enfants dysphasiques (troubles langagiers) et d’enfants atteints de troubles comportementaux et enfin auprès d'un public spécifique constitué d'hommes et de femmes adultes pour la plupart d'origine étrangère et inscrits dans une démarche d'apprentissage de la langue française (écrit et oral).

Depuis 2001, la compagnie entame une recherche dramaturgique et scénique basée sur la notion d’histoire. En effet, Human Doe tente par le biais de sa trilogie « Maudite soit cette terre qui engendre tant d’hommes et si peu d’amour », dont le premier volet a vu le jour en 2002 (présentation publique en janvier 2003), de décliner une aventure entre créateurs étalée sur trois années.

Le premier volet aura été le commencement de ce désir de « collectif » d’artistes créateurs (théâtre, écriture, danse, musique, vidéo, lumière décor, costumes, et graphisme), le second volet et le troisième, seront la consécration de ces rencontres.
Les trois volets de cette pièce ont pour office d'inclure le spectateur comme membre à part entière d'une réflexion commune sur l'identité et la mémoire.

Fatiha Nacer : « A propos de l'écriture…

Ecrire m’a toujours paru naturel ; c’est une démarche complémentaire à celle de comédienne.

Ma première tentative date de 1986, un monologue sur la douleur. Mise en scène, cette courte pièce a été présentée lors d’un festival de théâtre (Hem), ce qui m’a value un prix d'interprétation et une rencontre d’auteurs à Avignon, de vrais auteurs.

Durant mon parcours pédagogique, un journal me sollicite (Autrement dit) et me propose d’écrire des nouvelles courtes sur l’immigration et le métissage. En 92, 93, mes nouvelles sont diffusées.

François Gérard (apparemment abonné à Autrement dit), me découvre en tant qu’auteur et me commande à son tour, une pièce courte au thème familier : l’immigration. Mémoire d’Oran, né en 96 (production La Manivelle Théâtre) et se trouve être encore jouée dans la région.

Mémoire d’Oran a suivi de près l’aboutissement d’une autre pièce écrite pour le Zèbre : Entre l’eau et le ciel, pièce inspirée d’un roman de Paul Auster : Le voyage d’Anna Blume et de deux pièces de Peter Handke : Outrage au public et Par les villages.

Entre l’eau et le ciel a reçu l’assentiment des deux auteurs quant à l’adaptation théâtrale et a été jouée en 96.

A la suite de ces deux créations, Mémoire d’Oran et Entre l’eau et le ciel, je me trouve invitée, en 97, par René Pillot (édition La Fontaine) à un festival d’auteurs à Lyon, parrainé par Israel Horovitz.

Lors de ce festival, je présente ma dernière pièce : Mots dits pour elle. Pièce dans laquelle, j’aborde d’autres sujets que l’immigration et l’exil. Il y’est question de rencontre et de mémoire (mémoire en tant que facteur décisif quant à la reconnaissance de sa propre existence).

Depuis Mots dits pour elle, d’autres nouvelles courtes ont suivi ainsi que deux pièces pour enfants : Le petit d’Homme et Les yeux bleus de Milo (ces pièces ont connu une deuxième mouture afin de permettre à des enfants atteints de troubles comportementaux et langagiers de les jouer dans le cadre de leur atelier théâtre).

A la suite de ces derniers écrits, a commencé un lent cheminement qui aboutit à : Maudite soit cette terre qui engendre tant d’hommes et si peu d’amour.

L’aboutissement de cette pièce en est la création théâtrale par Human Doe Compagnie. Il est évident que tout souhait d’auteur est de voir monter ses pièces. »