Cie Vis Fabula : Le Temps et la Chambre de Botho Strauss

Du 7 au 10 janvier 2004 au Théâtre National de Nice, la compagnie VIS FABULA présente :

Le Temps et la chambre, de Botho Strauss (Traduction : Michel Vinaver

Mise en scène : Luce Colmant
Production : Théâtre National de Nice / Cie Vis Fabula

"Cette vie dont on parle, pour revenir encore une fois sur le sujet. Nous n'avons, en fait, que nos souvenirs. Tout le reste : être à la fenêtre et regarder dehors, jusqu'à ce qu'on disparaisse à nouveau de la surface de la terre."

Distribution :

Jason Ducas (Rudolf, l’homme en manteau d’hiver/ la parfait inconnu)

Frédéric Fiallon (Olaf)

Eric Guyonneau (Julius)

Emilie Jobin (Sabine, l’impatiente)

Nathalie Masseglia (Marie Steuber)

Guillaume Rubin (Franck Arnold)

Muriel Revollon (Dina, la femme sommeil)

Emilien Urbach (Ansgar, l’homme sans montre)

Avec la complicité de Cédric Revollon, à l’origine de cette création.

Décor : Raphaël Maulny
Costumes : Emilie Jobin
Lumière : Erik de Saint Férréol
Musique : Wilfrid Houssin
Chorégraphie : Dina Kirkdorffer-Cueto

Olaf : Mon ex-femme –
Julius : Une apparition rayonnante.
Olaf : Ça non. Pouvait par moment se ressaisir pour ressembler à quelque chose. Oui, c'est vrai. Mais épaules trop étroites, visage trop petit, cheveux trop fins.
Julius : Une nature très attirante.
Olaf : Pas du tout. Plutôt sèche, presque froide je dirais. Mais une certaine allure; oui, c'est vrai.
Julius : Une personne vivante, gaie.
Olaf : Un être malheureux. Quand je vois comme elle rame aujourd'hui, Marie, avec cette incapacité qu'elle a d'organiser sa vie –
Julius : C'est grave, tout ça.
Olaf : Pas si grave que ça.
( Le Temps et la Chambre ; II,7)

:: Botho Strauss
- Né en R.D.A en 1944 – Arrive en R.F.A en 1950.
- Etudes de littérature, d'Histoire du Théâtre et de sociologie.
- Critique à la revue " Theater Heute "
- Dramaturge à la Schaubüne de Berlin sous la direction de Peter Stein
- Traduit et adapte Ibsen, Labiche, Gorki, etc…
A partir de 1975, il s'impose au public. La Trilogie du revoir, Grand et petit, Le Temps et la Chambre figurent parmi les pièces qui l'ont rendu célèbre. Son oeuvre lui a valu en 1989 le prix Büchner, la plus haute distinction littéraire dans les pays de langue allemande.
Il est révélé en France par Claude Régy qui monte successivement La Trilogie du revoir en 1978, Grand et Petit en 1982 et Le Parc en 1986.
Le Temps et la Chambre est créé par Luc Bondy à la Schaubüne en 1989. Ce texte est monté dans toute l'Europe, notamment par Ingmar Bergman à Stöckholm. Patrice Chéreau en propose une nouvelle mise en scène à Paris en 1991, sur un texte français de Michel Vinaver.

:: Cie Vis Fabula
Né de l'envie d'appréhender ensemble différents types de théâtre, le groupe, rapidement stable, a établi une continuité de questionnement, en particulier sur le féminin, à travers une multiplicité de répertoire. Plaçant au centre de son travail l'intervalle personne/personnage, il approfondit les pistes de la direction d'acteurs, parcourant des voies originales vers sincérité, justesse, précision de jeu.
La compagnie dispose d'un lieu de travail à temps plein au sein du collectif de La Brèche.
Autour des créations de Nathalie Masséglia, Vis Fabula développe une démarche singulière en direction du jeune public. D'autre part, la compagnie sait aménager d'autres rencontres avec le public à travers des ateliers pédagogiques.

-Ay Carmela, J.S. Sinisterra 99-03 85 rep.
-Orgasme adulte échappé du zoo, D.Fo, F.Rame 00-01 40 rep.
-La Valse du hasard, V. Haïm 01-03 25 rep
-Les Caprices de Marianne, A. de Musset 01-02 35 rep
-Le secret du vieux Nestor, création jeune public 01-03 40 rep
-Et Schplouf ! création jeune public 02-03 20 rep
-Mademoiselle Julie, A. Strindberg 02-03 20 rep

La Cie est soutenue par le Conseil Général des Alpes-Maritimes, le Conseil Régional PACA.
Le projet a été retenu, dans le cadre du repérage des jeunes compagnies, par la DRAC PACA.
Coproduction Théâtre National de Nice, Centre Dramatique National/Vis Fabula.

Interview :

Claude Boué : Si tu devais résumer ta démarche ?
Luce Colmant : Mon travail peut être perçu comme Olaf et Julius perçoivent Marie Steuber.
Tu vois, le “ C’est drôle, c’est pas drôle, c’est drôle quand même “ ?
CB : Oui ? …
LC : L’indispensable pour prendre le spectateur, c’est que les enjeux soient clairs pour le comédien. Ce que je veux qu’on trouve, c’est la vérité d’un parcours intérieur. Le personnage a un parcours, le comédien, sa sincérité.
CB : Revenons au texte. Toutes ces écritures dans une seule pièce ...?
LC : Un boulot d’araignée ...
CB : ? ? ...
LC : Dans la première partie, le spectateur est invité à faire la bascule du mondain à l'intime, pour se laisser toucher, au-delà de son besoin de maîtrise, par les enjeux et les rapports entre les personnages. Dans la deuxième, il a toutes les clés disponibles pour ouvrir toutes les portes que l’auteur n’a pas condamnées. L'identité des personnages qui s'affirme à la charnière des deux temps du récit est la colonne sur laquelle il peut trouver sans cesse un appui.
- Marie : Tu es mon refuge. C'est ton silence que je cherche. Tu es la
chose à laquelle je m'appuie quand toutes les forces m'ont abandonnée. Ne me chasse pas avec ton bavardage !
- La Colonne : Trop tard …
Je n’ai jamais partagé ce sentiment de complexité qui plane sur Le Temps et la Chambre. Botho Strauss, je l'ai découvert très joueur. Sous la banalité en miettes, il tisse sa toile avec toutes sortes de théâtre …