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L’Hiver sous la table -Théâtre de l’Atelier Paris 18

« L’Hiver sous la table » de Roland Topor avec Liviu Badiu, Isabelle Carré, Guilaine Londez, Dominique Pinon, Eric Prat, mise en scène de Zabou Breitman Enfin un moment de bonheur ! Topor s’inspire de la vie de son père pour aborder le thème de l’immigration,. Il camoufle la gravité de son propos derrière un ton léger voire badin, le tout enveloppé d’humour ; la réflexion est remise à plus tard par son obsession coïtale. Le rythme insufflé par Zabou Breitman privilégie l’action, menée tambour battant. La situation est surréaliste : une table, rehaussée, occupe centralement la scène : assise à la table une jeune femme, dessous la table un homme. L’homme, Dragomir (Dominique PINON) est « sous-locataire » de la jeune femme, Florence Michalon (Isabelle CARRE) une traductrice laborieuse,. « Nous parlons la même langue étrangère ». Sous la table le sous-homme, c’est l’immigré juif polonais, s’est aménagé un chez soi : il y dort, y prépare la cuisine, y mange et y a installé son atelier de cordonnerie. Le jour, il peut jouir de la promiscuité des dessous de sa logeuse – ses pieds, ses jambes, qui l’obsèdent tant, ses genoux qui ressemblent à des seins, à des joues de bébés, sa « cramouille » inaccessible, et converser avec elle. Et de cette relation incongrue, l’amour va naître… Zabou BREITMAN a choisi pour la mise en scène une ambiance délibérément Yiddish, une envolée du ton, un érotisme appuyé. Les saynètes s’enchaînent avec des ruptures dans le rythme et dans le genre : la musique du cousin immigré, un violoniste (Liviu BADIU), en manque de sexe lui aussi; les danses ; les jeux d’ombres chinoises sous la table, derrière la nappe qui a été tirée telle un rideau « à la recherche du petit bouton nacré… » (Austin Powers habilement revisité) ; les entractes « ballets de jambes et « ballets de chaussures rose fluo». Les comédiens sont étonnants, voire déjantés. Isabelle CARRE habillée en symbiose avec ses nappes de table, expose ses formes et nous dévoile ses dessous avec un naturel ingénue à la Marie-Line. L’éditeur lubrique (Eric PRAT) répand sa vulgarité; tout comme l’amie (Guilaine LONDEZ) en manque de mâle. Dominique PINON, qui démontre à plusieurs reprises sa souplesse et ses talents athlétiques. Avec tout celà « l’hiver sous la table » est-il du théatre « populaire » ? Pas sûr: le public réagit de façon inégale ; certains trouveraient-ils dans le dessous de la table une ressemblance -fortuite- avec la chambre de bonne qu’ils ont louée à quelque précaire ? ou bien est-ce l’obsession sexuelle dans le propos ou la gestuelle qui dérange? Quant au théâtre de l’atelier, à quarante Euros la place, il n’est pas populaire : une journée de travail au SMIC( net !). A ce prix-là du reste, confort et visibilité pourraient être améliorés ; il faut éviter les côtés et les colonnes : rester dans l’axe, un peu surélevé par rapport à la scène. Le plan du théâtre disponible sur le site du théâtre de l’atelier peut aider à trouver le « bon angle », quoique… Théâtre de l’Atelier 1, place Charles-Dullin, Paris 18°

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